17 janvier 2015

Autour du Grand Ballon

La Routes des Crêtes alsacienne est certainement l'une des plus belles routes de France! Et pourtant elle a été construite en partie durant la première guerre mondiale, à un moment de l'Histoire où offrir des points de vue magnifiques n'était surement pas une priorité! C'est même tout l'inverse, il fallait justement être caché, à l'abri de l'ennemi allemand.

Ce mini road-trip commence par l’ascension du massif vosgien au départ d'Uffholtz et a pour point final et culminant le Grand Ballon. Tout au long de cette route, de nombreux vestiges d'époques diverses la jalonnent. 

Première étape au niveau du col de Herrenfluh à 835m d'altitude, où se trouve le Château de Herrenfluh. Construit au XIVe siècle sur un étroit affleurement rocheux il servira de poste d'observation pour l'armée française lors de la grande guerre. Déjà en ruine en 1550 et après l'intense pilonnage allemand il subsiste quand même un maigre pan de mur! 
Pour la petite histoire, c'est dans ses ruines que se déroula le meurtre de l'industriel Jean Kink par Jean-Baptiste Troppmann. Cette affaire criminelle sera l'une des plus sensationnelle et suivi du second empire et Troppmann finira guillotiné.

En fond la plaine d'Alsace
Vue vers le sud

La plaine d'Alsace


A deux kilomètres à vol d'oiseau, se trouve le Hartmannswillerkopf ou Vieil Armand à 956m, également appelé la "mangeuse d'hommes" ou "montagne de la mort" par les poilus. Aujourd'hui lieu de mémoire et classé monument historique, on peut se promener dans les nombreux vestiges. Les tranchées et abris allemands sont en remarquable état à l'inverse des français. En effet du côtés allemands on cherchait à défendre et maintenir ses positions, d'où l'utilisation de béton contrairement aux Français où l'idée de conquête dominait et qui construisaient donc des défenses temporaires.
Mais ce qui marque le plus, c'est la proximité à laquelle "cohabitaient" les deux camps, peut-être 20m à certains endroits! 

Quelques chiffres sur la bataille du HWK :
Date : 19 janvier au 22 décembre 1915
15 000 morts dans chaque camp
soit 90morts/jour
50 000 blessés dans chaque camp
90km de tranchées
6000 abris


Camp Baudot

Tombe du Sous-Lieutenant Marcel Viollet - Mort le 22 janvier 1915


"Ici a été mortellement blessé le 28 décembre 1915 le Général Serret commandant de la 66e Division"


Au fond d'un abris

Tranchée allemande



Bremer Ratzkeller


Feste Grossherzog

Le rocher Panorama 


Tranchée française et la Croix Sommital

Tranchée française et guérite d'observation

Monument du 28e BCA

Cimetière National du Silberloch et ses 1200 tombes

Autel de la Patrie

Sur la route qui doit me mener à ma prochaine étape, un nouveau monument se dresse au niveau du Riesenkopf. Rien a voir avec la première guerre mondiale puisqu'il s'agit ici de la seconde guerre mondiale.
Le monument rappelle le crash du bombardier anglo-canadien Halifax - MZ 807 du 433e Squadron "Porcupine" lors d'un retour de mission dans la Ruhr, la nuit du 2 au 3 décembre 1944.

On aperçoit au loin dans les nuages le sommet du Grand Ballon et son radar
Toujours le long de la route des crêtes, un deuxième château la domine. Construit au XIIIe siècle, le Freundstein a lui aussi servi de poste d'observation aux soldats français lors de la grande guerre et en a donc également fait les frais! A 948m d'altitude, il est l'un des châteaux alsaciens le plus haut perché.

Un pan de mur, vestige du logis

Vue intérieure
Cette journée se termine par l'ascension du Grand Ballon, point culminant de l'Alsace et du massif vosgien avec ses 1 424 mètres d'altitude. Au sommet se trouve un radar construit en 1997 servant à l'aviation, qui permet au sommet de lui faire grapiller encore quelques mètres! On y trouve également un monument en l'honneur des Diables bleus.

Le radar du Grand Ballon
Aux Diables Bleus


C'est ainsi que se termine cette journée. Malheureusement il faut rentrer, impossible de dormir sur place, puisque l'hotel du Grand Ballon a été détruit en 1914. La responsable : la première guerre mondiale!


Hôtel érigé sur le Grand Ballon par le Club Vosgien en 1888

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